Loin des clichés que l’on peut rencontrer en France, le golf est un véritable sport populaire outre Atlantique. Avec plus de 26 millions de pratiquants (contre 600,000 en France) le golf est enraciné dans la culture Américaine. Fort de ses 16,000 parcours, le golf aux États-Unis touche toutes les tranches d’âges et toutes les classes sociales. Devenu un sport de masse comme peut l’être le football chez nous, le golf ne souffre pas de cette image élitiste que certaines personnes lui donnent en France.
Nous avons tous des rêves. Ceux-ci sont plus ou moins réalisables. Un de mes rêves était de mettre les pieds dans ce que beaucoup de golfeurs considèrent comme le temple du golf. Quand on pense au temple du golf, certains vous parleront de Saint Andrews en Écosse, d’autres de l’Augusta National aux États-Unis. J’ai eu la chance d’aller à Augusta en Géorgie et de fouler les fairways de l’Augusta National pour voir les champions à l’entraînement.
Voici le récit d’une journée pas vraiment comme les autres.
Tout d’abord, pour ceux qui ne seraient pas familier avec le golf, ses parcours et tournois d’exceptions, il faut savoir que l’Augusta National est un parcours et un tournoi mythique. Il s’agit d’un des parcours les plus sélect de la planète. Y mettre les pieds en dehors de la semaine des Masters n’est même pas envisageable, il ne se visite pas et se joue encore moins. Avoir des millions de dollars n’est pas non plus gage d’accès au parcours.
Tous les ans, a lieu « The Masters» que l’on pourrait traduire par « Le tournoi des Maîtres ». Première levée du grand chelem (il y a quatre tournois du grand chelem dans l’année), ce tournoi réunit les meilleurs joueurs du monde avec à la clé, une veste verte et presque deux millions de dollars. Au-delà des dollars et de la veste verte, ce tournoi est le Graal de tout golfeur professionnel. Il a été créé en 1934 (date de la première édition) et est donc immensément chargé d’histoire. Des moments magiques de l’Histoire du golf y sont nés.
« The Masters » est le seul tournoi du grand chelem à se disputer sur le même parcours chaque année. C’est avant tout le tournoi des traditions. Il est extrêmement difficile d’obtenir des billets pour cet événement. Les tickets d’entrée pour le tournoi sont pérennes d’une année sur l’autre, en ce sens qu’ils bénéficient chaque année aux mêmes de telle sorte qu’il n’est pas organisé de vente de billets. On appelle les possesseurs de billets des « patrons ». Les organisateurs ont, il y a quelques années, décidé de mettre en vente à la loterie quelques billets afin de permettre à de nouvelles personnes de pouvoir venir aux journées d’entraînement et de tournoi. Il faut savoir que le parcours à une capacité d’accueil d’environ 30,000 à 40,000 personnes. J’ai fait partie de ces heureux élus. N’allez pas imaginer que ces billets valent une fortune, ils coûtent très exactement cinquante dollars. Ce qui n’est rien. Ils pourraient être à cinq-cents dollars et se vendraient tout aussi facilement.
Après un « road trip » d’une dizaine de jours (de Washington DC en passant par Williamsburg et Savannah) nous arrivons à Augusta au nord-est de la Géorgie. Première conclusion, nous sommes au bon endroit : à chaque feu rouge, stop ou station-service une personne attend avec un panneau « I need tickets ». La rareté des billets d’entrée n’était donc pas un mythe !
Cela tombe bien, nous avions quatre billets et nous n’étions que trois. Le billet en trop est donc revendu relativement rapidement avec une plus-value, bien entendu. Petite promenade dans la ville, mais comme nous étions dimanche soir, celle-ci était plutôt déserte. De toute façon, il fallait nous coucher tôt : lever 6H !
Et voilà, le jour tant attendu est arrivé. Levé 6H30, et en route pour l’Augusta National. Quelques petits embouteillages et nous voilà arrivés aux parkings. Nous découvrons alors une organisation d’un autre monde. Pas question de se garer n’importe où, dès notre arrivée au niveau des parkings, une personne nous prend en charge et nous indique vers quel lot nous diriger et une fois arrivés une autre personne nous guide tel un avion qui se gare en nous faisant des signes afin de bien nous aligner avec les autres voitures pour optimiser l’espace au maximum !
Nous nous dirigeons ensuite vers les portes d’entrée. Il nous faudra passer un contrôle de sécurité digne d’un aéroport, car, à Augusta, pas question de rentrer avec son téléphone portable.
Voici un petit aspect des règles à respecter :
No running anywhere on the grounds.
- No sitting on the grass near the greens.
- No bare feet (even when sitting down).
- No chairs with arms. No folding chairs. No flags. No signs. No banners. No coolers. No strollers. No radios.
- No standing in officially designated sitting areas. No sitting in the standing areas. No cameras. No rigid chairs. No hats worn backward. No metal golf spikes. No outsize hats. No carts. And absolutely no lying down anywhere . No fanny packs larger than 10 inches wide, 10 inches high or 12 inches deep (in their natural state).
- No ladders.
- No selling a Masters badge within 2,700 feet of an Augusta National gate.
- No walking through a driving gate.
- No recorders.
- No periscopes.
- No outside food.
Seulement pour les journées d’entraînements (lundi, mardi et mercredi) les appareils photos sont acceptés ! La chance !
Une fois ce contrôle passé « ALLELUIA ! », nous voici à l’intérieur du Temple !
Première étape : la boutique. Tous les goodies imaginables ainsi que la casquette et les polos.
Nous avons passé le reste de la matinée à nous promener sur le golf afin de visualiser « pour de vrai » chaque trou. C’était un sentiment assez étrange car n’ayant pourtant jamais mis les pieds ici, je pouvais nous guider sans problème tant j’avais vu ce parcours à la télé (depuis plus de quinze ans). Nous avons été frappés par l’état du parcours. Celui-ci était tout simplement manucuré :
Je parlais d’une organisation hors norme. Celle-ci est poussée à son maximum. Par exemple, même dans les toilettes des personnes étaient en charge du « flux » : à l’intérieur même !, ils indiquaient aux gens quel « spot » utiliser. Impossible de s’allonger sur l’herbe sans qu’une personne n’arrive en quelques secondes pour nous indiquer que l’on peut uniquement s’asseoir mais ne pas s’allonger ! N’essayez pas d’enlever vos chaussures, la même personne réapparaîtra en un instant pour vous inviter à remettre vos chaussures. Je ne vous parle même pas de ce qui pourrait se passer si jamais vous aviez l’idée de jeter un papier par terre ! En tant que Français, ce type d’organisation m’était totalement étranger. Mais il s’avère que celle-ci était plutôt efficace ! Nous étions environ 30,000 personnes et nous n’avons jamais fait la queue pour quoique ce soit !
Voici quelques photos de notre promenade :
Le numéro 16 est un trou où il faut être pendant les journées d’entraînement. En effet, durant celles-ci, les joueurs s’amusent à essayer de traverser le plan d’eau en faisant des ricochets avec la balle. Les spectateurs sont friands de ce petit challenge.
Un des spots incontournables et bien entendu le practice range où l’on peut vraiment voir les champions et admirer leurs swings pendant des heures. Voici quelques photos :
Il est impossible de vous décrire tout ce que nous avons pu voir pendant cette journée. Celle-ci restera inoubliable. Voir les champions, le parcours sous le soleil Géorgien et avoir l’impression d’être à « the place to be » pour les golfeurs est un sentiment indescriptible ! Une seule envie après ce voyage : taper la balle ! (et retourner à Augusta aussi pourquoi pas :p ).
A bientôt sur les fairways de Bretagne !